Peter Pan, autre que
le conte féerique réadapté par Disney destinés aux enfants, est un personnage
fictif crée par l'auteur écossais J.M.Barrie., en 1911, apparu dans le roman
The Little White Bird .
Le personnage de Peter Pan est très ambigu, bien plus qu'il
n'y paraît aux premiers abords. Il s'agit là d'un enfant qui refuse de grandir,
et ce n'est pas seulement l'enfant joyeux et naïf qu'il semble être.
Il est lié au Pays Imaginaire, de telle façon qu'ils ne
forment qu'un. Il est le Pays Imaginaire, ainsi que l'ensemble des personnes
s''y trouvant. S'il vient à quitter ce Monde, tout s'endort, nature se fane et
les Enfants Perdus ne se battent plus. Le Pays Imaginaire est un monde qui est
modifié sans cesse. Les Enfants Perdus ne sont jamais les mêmes, car ils ne
restent que durant leur enfance. Soit ils partant, soit ils sont tués par Peter
Pan, car « Grandir est contraire au règlement
». Les "méchants" sont également interchangeables. Les Fées
ont une vie très courte. Et les aventures s'y enchaînent perpétuellement. Seul
Peter Pan est immuable dans ce monde; il est l'éternel maître du jeu, il est le
jeu lui-même. Tout se décide selon son bon-vouloir.
Peter Pan est défini à plusieurs reprises, à l'instar de
tous les enfants comme « joyeux, innocent et sans cœur ». Totalement
égocentrique, il n'accorde que peu d'importance aux autres personnages, qu'il
ne considère que comme ses faire-valoir. Pour ce qui est des Enfants Perdus, il
prend les enfants abandonnés, devenus orphelins, s'ils ne sont recueillis après
une durée de 7 jours. Il en est ainsi génération après génération. Toujours
remplacés, il oublie à chaque fois les précédents.
Le roman montre que Peter Pan n'est pas quelqu'un d'humain
ou un héros : dans l'histoire il est incapable d'amour, de compassion ou de
quelque sentiment profond que ce soit. Il reste éternellement bloqué dans le
factice, ne faisant aucune différence entre le jeu et la réalité. Mais l'œuvre
de J. M. Barrie ne nous montre pas uniquement un gentil garçon rêveur en mal
d'aventure. Au contraire, c'est un garçon qui s'obstine pleinement à ne pas
vieillir, ni à se souvenir. C'est un être cruel. Il s'agit là d'un Monde très structuré. Il est nécessaire
pour Peter Pan que les Pirates demeurent (symbole du Mal) tout autant que les Enfants Perdus (le Bien). L'un sans
l'autre, rien n'existe. Ils se craignent mutuellement, mais ne peuvent pas
vivre l'un sans l'autre. Cela engendrerait l'écroulement du Bien et du Mal.
Quand bien même, Peter tuerait les Pirates, il prendrait aussitôt son rôle pour
ne pas rompre l'équilibre de son Monde, en attendant qu'un nouvel ennemi
survienne. Ce qui diffère le Bien du Mal ici, est le côté "adulte".
Au regard de Peter pan, les Pirates sont des adultes et les adultes sont des
Pirates. En effet, Peter Pan est confronté à la cruauté et à la perfidie de
l'homme : il reste bouche bée pendant quelques instants, incapable de
comprendre pourquoi les Pirates lui avaient fait de pareils coups bas. C'est à
cause de tous ces « défauts » adultes, apportés par le temps impitoyable, que
Peter Pan refuse de grandir : ce serait pour lui une dégénérescence.
Par là, il s'agit aussi d' un livre sur la mort et les peurs
qu’elle en inspire (la thanatophobie). La mort est très présente dans l'œuvre,
sous différentes formes mais elle est aussi thématisée indirectement par
certains motifs récurrents de l'œuvre, notamment par l'oubli.
Le livre met aussi en scène, et c'est l'une des premières
fois dans l'histoire de la littérature, un franchissement de la barrière de la
fiction ce qui peut à la fois illustrer la lecture, où l'enfant lecteur peut
s'identifier au héros d'une histoire et avoir le sentiment de rentrer à
l’intérieur du livre, mais aussi une métaphore de la difficulté de l'auteur à
quitter ce monde merveilleux et à ne pas se laisser dominer par lui. Ce monde
apparaît en effet dominé par l'enfance. Peter veut rester un enfant pour
toujours, et éviter les responsabilités de l'âge adulte, il s'enferme en
quelque sorte dans le monde de l'enfance. Il adopte une attitude souvent
tyrannique et hostile à toute forme d'autorité, ce qui permit à certains
commentateurs d'obédience freudienne de parler d'un personnage sans surmoi. Le
syndrome de Peter Pan tire justement son nom du refus conjoint de mûrir en
s'insérant dans le monde des adultes, perçu comme trop conventionnel et de
reconnaître le caractère fictif et enfantin des êtres peuplant l'imaginaire de
l'enfance.