jeudi 3 décembre 2015

Je suis Lysandre.

Je tisserais un fil d'argent pour venir rejoindre le monde merveilleux où ta tendre présence devient astre du jour. Et je me lierais aux êtres ailés de ta contrée pour leur conter mes désirs de liberté, et envier intensément leurs grandes parures blanches qui les font s'élever si loin de cette terre qui me maintient si bas.

J'irais exprimer mon adoration pour les mille nuages qui errent doucement dans le grand ciel coloré que tu as crée. Je dois courir leur dire qu'ils sont si beaux, et si magnifiques, qu'ils m'aident toujours, quand tu déclenche des tempêtes et des catastrophes dans mon coeur.
Je courrais à en perdre le souffle vers ces plaines verdoyantes où l'air et l'eau sont plus purs que les larmes des anges. Je tourbillonnerais avec le vent parmi les feuilles d'automne et les fleurs printanières que la nature nous délivre sur un plateau d'or. Je laisserais couler les gouttes de pluie sur ma peau, sans me lasser de leur douceur amère, qui traversent mes membres de frissons irréversibles.

Je soufflerais sur les brumes impétueuses qui viennent attirer le brouillard dans tes forêts pleines de créatures espiègles et magiques. Et comme tu ne m'offres pas loisir de dévoiler mes rêves volages dans ton antre majestueuse, je continuerais de tout créer et recréer dans mes esprits brouillés et imaginaires.

Je façonnerais le plus beau des mondes pour toi, être musical dont les mots rendent ma personne plus fragile que le verre. Et si je le dois, je prie de mourir en un souffle glacé pour me transformer en une étoile qui ne brillera que dans la nuit la plus profonde, lorsque tes lumières artificielles me recouvreront, à l'égal de l'infime parcelle de ton monde que je représente.

Je ferais ressortir ce qu'il y a de plus magique en toi, ton âme est infiniment belle.

Je suis Lysandre.

E.J.S { Mad Hatter }.

jeudi 26 novembre 2015

Ami, entends-tu.. ?

Les sirènes ont chanté toute la nuit. 
Et mes mains sont couvertes de rouge.
Quand je me suis réveillé, le monde était blanc. 

Je n'ai pas compris ce qu'il se passait. 
Mais un grand homme en noir est venu près de moi. 
Il m'a beaucoup parlé mais mon cœur était sourd. 

Je n'ai pas compris quand il a dit "orphelin". 
Je n'ai pas compris pourquoi les gens pleuraient. 
Je n'ai pas compris pourquoi on a posé un drap sur mon frère.

Aujourd'hui, j'ai six ans. 
On m'avait promis de la musique et je la cherche encore.

C'est le bruit des coups et des cris qui résonnent.
Comme les larmes des anges, le sang coule à flots..
Ami, entends-tu.. la terreur dans leurs mots ?
Arrêtez la Folie, nous ne sommes que des Hommes.

E.J.S { Mad Hatter }.

Plus libre que l'art.

Parce que ton âme est comme un feu d'artifices,
 En harmonie avec une pluie d'étoiles filantes.
Une explosion de beautés éphémères.
Mais qui demeure en moi éternellement.

Parce que ton regard est comme un océan d'eau pure,
 Aussi limpide que les larmes d'un ange.
Un clarté à en faire jalouser le Ciel.

Parce que tes mots sont comme le reflet d'un million de vies humaines.
Beaux et tranchants, désireux et terribles, réels et rêveurs.

Parce que ton sourire est comme la lumière de la Lune,
Dans la sublime pénombre de la nuit bleue.
Attrayant et inaccessible.

Parce que ton être est plus libre que l'air et plus libre que l'art.
Il les devance tous, il les balaye en un geste.

Parce que j'aime tellement ce que tu es.

Je t'aime pour t'aimer.

E.J.S { Mad Hatter }.

lundi 2 novembre 2015

Aujourd'hui, j'ai seize ans.

Aujourd'hui, j'ai seize ans. 
Et je ne veux pas grandir. 
Et je préfère mourir 
Dans ce corps d'enfant.

Aujourd'hui, j'ai seize ans. 
Et il me reste une heure 
Pour crier de plein cœur,
Qu'assassin est le temps.

Aujourd'hui, j'ai seize ans. 
Et certains sur cette terre,
Plus jeunes et par la guerre,
Ont vu couler leur sang.

Aujourd'hui, j'ai seize ans. 
Et quand j'erre dans les rues, 
Je suis l'Enfant Perdu 
Du conte de Peter Pan.

Aujourd'hui, j'ai seize ans. 
Et mon cœur devient sourd. 
Et j'veux cesser le Temps, 
Car c'est le dernier jour
Où j'peux crier ces mots 
Incongrus et chantants,
Qui me font m'élever très haut,
Qui me font sentir vivant.

E.J.S { Mad Hatter }.

jeudi 29 octobre 2015

#23 Sans intérêt.

Je suis ange de neige
Au pays des cieux.
Au pays du feu,
Je suis sacrilège.

Ma vie est un jeu
D'or et de manèges.
De feuilles et de lièges,
Je tisse mes aveux.

Mes mots sont un piège..
.. Qui rend dangereux,
Ceux qui me protègent ;
.. Qui rend amoureux,
Ceux dont le cœur s'allège,
Mes vers sous les yeux.

E.J.S { Mad Hatter }.



L'âme dans la Lune.

Je suis maître des illusions,
Et j'brille parmi les étoiles.
Je suis prince de la dérision,
Et mes mots ne sont que voiles.

Je ne ferais pas dans l'inaction,
On dirait pas, mais je tisse ma toile.
L'âme dans la lune, j'ai mon crayon,
Je gratte d'un vrai rythme infernal.

Ces mots témoignent mon ascension.
J'en fais mon rêve, mon idéal.
Je prouverais au monde ma vocation,
Allure glorieuse et théâtrale,
J'tente de me convaincre de mille façons,
Que je vaux quelque chose de pas si mal.

J'veux pas finir par toucher le fond.
Ça deviendrait paradoxal..
.. De finir plein de déraisons,
Alors que je vise un point astral,
Un but sans fin, un rêve sans nom.

E.J.S { Mad Hatter }.

Je perds mes vers, alors j'persévère.

Je vis d'air et de mots mais mes maux font que j'erre.
Mais je perds ces vers en traversant les eaux.
Et les mers me crient que je n'ai que défauts..

Donc je peins cet écho qui me dit "Persévère !".
Dans un cri de misère, je ne serais plus fardeau.

Je me lève et m'élève, je crée et crie ma trêve. 
Et de craies, j'écrirais tous ces rêves ancrés.. 
.. à qui l'on criait "Crève !".

E.J.S { Mad Hatter }.

dimanche 4 octobre 2015

Enchanteur chantant.

Nous étions sans saveur, sans éclats, et en quête
D'un bonheur incertain, d'un avenir a combler.
Arriva le plus fier, faisant tourner les têtes,
Il brisa l'amertume de nos vies effilées.

Un corbeau malveillant, mais aux yeux de pureté,
Qui dominait les anges, qui surpassait les êtres,
Nous fit savoir la grandeur de sa mine désœuvrée,
En décelant chez nous, un talent a soumettre.

Et au son de sa voix, cristalline et chantée,
Il résonna si fort, dans nos âmes sans paraître,
Que le charme immédiat, dans nos cœurs fut jeté,
Nous laissant ébahit, sans paroles à émettre.

Notre enchanteur ailé finit las et lassé,
Repartit comme un homme, au demeurant le maître
Mais nous, ses marionnettes, jouets et envoutés
De sa voix allégresse, nous sortions du mal-être.

E.J.S {Mad Hatter}. 

mardi 25 août 2015

La berceuse de la Lune.

Je veux te faire taire de mes lèvres et étouffer tes murmures dans les tréfonds d'une nuit sans Lune; pour sentir ton souffle faiblir, les yeux mi-clos, d'un sommeil artificiel. Viens je te veux te faire voir ma vision de la nuit : délicieusement silencieuse. Je ne veux pas de cris dissonants sous un fond d'électro peu travaillé dans les flots de l'alcool. Cette fois je ne veux pas d'illusion, mais un semblant de véritable. Regarde ce que je vois. Je veux que tu  atteignes les profondes de mon regard pour en déceler tout l'éclat. Je veux combler les étoiles. Présomptueux non ?

Nous n'avons pas besoin du jour. Tu es la Lune, et je serais la Nuit. Vois nos deux présences en cette rue si affriolante du peuple, le soleil haut dans le ciel. Ce soir, elle nous appartient. Plonge toi dans les ténèbres du crépuscule, laisse toi aller. C'est une beauté infime et brute. Tu en seras l'éclat, le joyau qui donne un sens à cette absence de clarté. Je veux te dévorer, toi tendre splendeur qui me nargue de là haut. Je veux que tu justifies mon existence. Je serais les sombres songes qui te courtisent, Lune inaccessible et audacieuse. Je veux être tes seuls tourments. Ne souffre que par ma présence. Je veux te glisser entre mes étreintes de glace, et tu  succomberas sous mes baisers de givre. Je veux déposséder  toute la chaleur de ton corps délicat. Embrasse mes lèvres gelées. Brûle-les. Je ne suis que froideur.

- Rend moi vivant, bordel !

Je veux que le froid te transperce, que mes griffes te traversent. Laisse-moi me délecter du somptueux liquide qui cours en toi, plus rouge que le velours. Fais-le couler à flots sur mes membres gelés. Observe ce contraste magnifique. C'est le noble couple de nos fragments de vie. Ressens le souffle tremblant que je t'insuffle au creux de ton cou. Et craque lentement, de la nuit qui t'emporte, de ce froid frissonnant qui te dévore. Je suis partout en toi.

La nuit te vole le coeur et le froid te brisera le corps. Je t'ai enfin possédé. Une éternité que tu me nargues. J'ai le terrible espoir qu'en cette nuit sans lune, tu n'ais eut seule pensée que ma personne; que parmi nos étreintes, et nos baisers à l'aveugle, tes lèvres, elles, aient esquissées l'espace d'une seconde, un semblant de sourire. Mon être est de glace. Mon coeur est de glace. En acceptant de t'aimer, j'accepte de mourir. Mais grâce à ce sourire, mon dernier souffle peut venir s'éteindre dans les ténèbres du monde. Désormais, c'est toi qui les contrôles. Entre tes bras et d'une douleur exquise, mon coeur se brise en mille éclats. 

E.J.S { Mad Hatter }.

samedi 1 août 2015

#22 Sans intérêt.

Merci, chers amis éphémères. 
Instants qui se gravent, je l'espère.
Sur fond de rire, d'eau et de bruyère.

Dans un ciel brumeux, ma voix se perd.
Et les étoiles disparaissent de l'air. 
Beauté de l'eau, et son contraire. 
Ciel reflétant un bleu si clair. 

Comment faire ? 
En votre abscence,
Pour me complaire
Dans cette aisance
Pour me distraire.. 
En quête de sens.

E.J.S { Mad Hatter }.

vendredi 24 juillet 2015

#21 Sans intérêt.

J'ai envie d'une foutue explosion
Qui révèle mes pulsions de sang 
Dans un éclat de pneus qui crissent.

Une image pleine de fumée blanche,
Le son strident des sirènes qui détruit les timpans
Et cette odeur nauséabonde d'essence flambée. 

J'ai envie d'une foutue explosion 
Pour fait renaître la sphère diabolique 
Que les sciences accuseront d'évolution,
Que les lettres jugeront de fatalité
Pis l'histoire tranchera ça d'une étape humaine de plus.

J'ai envie d'une foutue explosion 
Pour faire taire mes instincts et mes sens,
Pour faire valser la barrière du danger
Pis pour crever le sourire aux lèvres. 

E.J.S { Mad Hatter }.

dimanche 19 juillet 2015

Noyade.

Pardonne moi. Je ne sais pas quoi faire. 
Je redécouvre un monde où tu n'es pas. 

Et je ne l'aime pas.

Tout est devenu un prétexte à m'occuper l'esprit. 
Tout est prétexte à faire taire mes pensées. 
La musique, la lecture, la réflexion, l'écriture. 
Les amis, la plage, courir, nager, sauter, tomber. 

Je m'épuise tout le jour pour ne pas sombrer dans un cauchemar conscient. 

Mon sommeil est sans rêves. 

Je résiste seulement parce que je me suis créé un petit monde éphémère dans lequel tout ce qui se trouve me distraie, doit me distraire. Je sais que je nie tout, je ne veux pas réfléchir, je ne veux pas réaliser et comprendre. 

Je n'ai pas peur de souffrir. J'ai peur de voir ce monde où tu n'es plus. 

Je vais bien finir par le voir. On ne peut pas s'aveugler éternellement. 
Ça fait quelque temps que je me mens à moi-même. Et ça t'a fait souffrir. 
Et je ne voulais pas voir. J'aurais pu le voir, et changer les choses. 
Mais non. Avec le conditionnel, on refait le monde.. 
Moi je n'ai pas voulu faire la première démarche, voir les faits.

Je te vois partout. C'est intenable.

Je pensais ne faire qu'un avec l'eau. 
Mais avant de réaliser que je me noyais, j'étais défunt.
Je ne sais pas quoi dire, quoi faire. 
Comment fais tu toi ? J'ai perdu mes facultés. 
Je ne sais plus marcher, parler, respirer. 
Alors je trébuche, je vacille, je bégaie, je suffoque littéralement. 
Je me noie dans un océan de larmes misérables. 
Je suis sans voix. Et sans voie.

Je suis complètement perdu. 
Je suis vide. Muet de mots et de coeur. 

Et je ne sais plus ce que j'ai le droit de faire, le droit de dire. 

Amuse toi. Crée toi des souvenirs magnifiques.
Ris donc, souris, mais tu n'as pas le droit de pleurer.

E.J.S { Mad Hatter }.

#20 Sans intérêt.

Je suis dans un océan infini.
Plongé parmi les profondeurs.
La surface me semble ..
.. particulièrement lointaine.

En réalité, je ne suis pas conscient.

Je suis déjà mort noyé.
Je me faisais des illusions.
Je pensais flotter doucement.
Être invincible et ne faire qu'un avec l'eau.
Naïf ? Stupide.

Quand mon esprit réalisera cela..
.. ce sera comme si je mourrai une seconde fois.
Mentalement.
L'eau me vainc.

E.J.S { Mad Hatter }.

mercredi 10 juin 2015

Emy Norca#3.

Merveilles du rire, résonances
Atténuées par le souffle du vent,
N'en témoignent les divins, cette excellence
Énigmatique, chers enfants.
Garance de nos plus tendres sentiments
Entends-tu son coeur battant ?
Symbole sacré de ses souffrances..

 E.J.S { Mad Hatter }.

Emy Norca#2.

Mes longues prestigieuses
Ovations populaires
Ne sont sans déplaire,
Satire désireuse,
Tant bâclées. Quel calvaire !
Répondant à l'appel, de ses mines rieuses.
Et fou de la reine.. j'exécute de travers !

 E.J.S { Mad Hatter }.

Emy Norca#1.

Attristant. Tremblements,
Irrévocables, mémoire
Déviante, boire, déboires
En exthase. Vivants ?

Misère de corps, de croire
Ô vie d'un jour vain, vent
Impérissable, hasard ?

E.J.S {Mad Hatter}.

lundi 25 mai 2015

Rêver ou ne pas rêver, c’est là la question.


Entre Lysandre.

LYSANDRE. — Rêver ou ne pas rêver, c’est là la question. M’accusant d’utopie, c’est la désillusion que je considère dans votre regard. Que me présentez-vous, plein de considération ? Une vraie réalité ? J’en demeure encore interdit. Est-ce un mal que de prétendre à l’eau claire quand le reste n’est que marée ? Oui messieurs, je prône de rêver, mais me dispense à l’idéalisme. Les yeux ouverts, le sourire piètre, la démarche chétive. Je m’interroge sur le sens de votre identité.

Des pas lourds, des heures longues… (parcourt la scène) Que de choix, vie enviable ! Quel accablement ! Votre destinée mérite le désir ? Au royaume des aveugles, je ne suis pas le roi. Ecarté et indésirable, quelle fatalité m’imposez-vous ? Qui voudrait suivre une existence … dénuée de désirs ? Ainsi absente de passion, pour ne dire vaine ? Je me le demande. 
Je suis rêveur ? Mais des rêves…  Diable ! N’en sommes-nous donc pas bercés ? Et tout ne meurt donc pas vers l’âge de raison ? Dans l’éclat de vos fourbes mensonges. Pardon à vous, j’ai sauté cette étape, et demeure infaillible.
Les songes sont le jour ; les songes sont la nuit. Tels des mirages, des mythes, des espérances, peut-être des chimères. Néanmoins, cette dernière ne cesse de m’apparaître sous le trait de vos visages.

Me crachant au visage, à tort et à travers, que mon monde virtuel n’est qu’illusion ! M’y cacherais-je ? Pas du moins. Ce n’est pas une fuite, puisque je suis là, à ce jour, sur mes deux pieds, dans le « réel ». Qu’est-ce le réel ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Si vous le concevez, existe-t-il vraiment Oui, je m’affirme dans l’imaginaire. Je dépasse vos limites, vos frontières, vos contraintes. Moi, mon monde est infini. Je construis et reconstruis, je crée, j’assemble, je forme, je compose. Je ne rêve pas, je vis.
C’est vrai, je fuis. Je fuis l’humiliation de votre société, votre crainte d’une foi absurde, vos enjeux de pouvoir corrompue. Je me désole de votre soif de souillures. (regarde le sol)

Je suis un voyageur, et je parcours mille fois le chemin de la vie. Si mon orientation est encore incertaine, j’errerais, en quête de concepts nouveaux. (lève la tête haute vers le public)

Je clame mes mots aujourd’hui, Père, Mère, Professeurs ! je me refuse à votre infâme réalité ! Je contemple une réalité plus manifeste que celle dont vous élogiez. Au revoir, je pars vivre ! 


E.J.S { Mad Hatter }.


vendredi 27 mars 2015

#19 Sans intérêt.

La cadence
Recommence.

Ô monde d'aisance !
Et dit immense..
Nous arrache.
Nous attache.
En celui ci.

Vaguement affreux,
Périlleux,
Nous dépéris. 

Bonjour, monde désenchanté
Ouvre nous tes bras !
Pour mieux nous poignarder.
Brise nous, trépas. 

Les portes se font grandes,
Maintes sont les offrandes.

Au prix de quelle nature ?
Nous sommes nous contre..
Enfants de luxure,
Qui sont les monstres ?

E.J.S { Mad Hatter }.

samedi 21 février 2015

#18 Sans intérêt.


Belle inconnue 
En ces beaux jours 
Je vous déclare 
Tout mon amour 
Si éperdu 
À votre égard

Votre douceur 
Votre candeur 
N'a nul égal 
 Que vos beaux yeux 
Qui donnent grand mal 
Aux amoureux

Ma jolie reine 
En cet instant 
J'ai de la peine 
J'ai le désir 
 De demeurer 
De devenir 
Unique amant 
De ta personne 
 Où l'art des mots 
Comme à Vérone 
Ne serait faux

Précieuse princesse 
Bien qu'aguicheuse 
Votre tendresse 
Est ravageuse
Chère inconnue 
Je te désire 
Car le sais-tu 
Je ne puis dire 
Ni réagir 
Entre tes bras 
Où je frisonne 
Et puis je râle 
Mais néanmoins 
Ça m'est égal 
Mon coeur résonne 
Que je suis tiens

E.J.S { Mad Hatter }.

Cher journal.

                                                          29 octobre 1975,
            Cher journal, 

Aujourd'hui, j'ai vingt ans. Ce n'est pas une journée comme les autres. Mon ami Jonathan m'a offert un petit cahier noir, vide, peu abîmé. Il a pu le dérober à notre fastidieuse bibliothèque. J'ai cru pleurer à la réception de son présent. Il me l'a déposé entre les mains, un sourire en coin, et un frisson m'a parcouru. Voilà mille ans que l'on ne m'avait décerné quelque chose. J'ai pu ressentir la joie de son cadeau. Cela me procure un effet fou si tu savais. Avec le crayon que je me suis procuré, je me sens comme nouveau. 

Vois-tu, ils me servent toujours leur fade nourriture sur leur plateau miséreux, mais elle paraît meilleure ce jour. Je suis toujours allongé sur mon lit de fer, grinçant, qui me brise le dos, et dont les couvertures râpent ma peau, mais il me paraît plus doux. Je ne suis pas tous les autres. 

Aujourd'hui, j'ai vingt ans. Je m'appelle Gabriel et cela fait trois années que l'on m'a emprisonné entre ces murs. 

                                                          4 novembre 1975,
            Cher journal, 

Tu seras Charlie. J'ai longtemps songé à te nommer. J'ai finalement trouvé. C'est le nom d'un de mes seuls amis, ceux de mon passé. Il était courageux, il osait tout dire, tout faire. Il ne s'est jamais arrêté devant qui que ce soit. Pas même devant leurs balles. Je l'aimais beaucoup.

Charlie, aujourd'hui, j'ai découvert une chose incroyable. Je passe énormément de temps dans notre bibliothèque, j'y suis au calme, au chaud, car le froid se montre doucement; et au loin du clan de Léo, ceux qui prennent tout ce qu'on possède, jusqu'à la dignité. J'ai trouvé un vieux livre sous un tas de journaux. La couverture est presque effacée, je n'ai pas eu voir le nom d'un quelconque auteur, mais j'ai pu déchiffrer des lettres qui semblaient former un titre, Fleurs du Mal. Il m'a tout de suite plu. Mon regard dérive, je le feuillette machinalement, mais des mots m'ont parut incompréhensibles. Un gardien est arrivé, il m'a crié dessus sans raison et m'a ordonné de me rendre à la promenade quotidienne, dans la cour. Cela m'a énervé, mais je n'ai pas bronché. Nous ne pouvions rien. J'ai glissé le petit livre sous ma chemise et je suis parti. J'ai pu le feuilleter plus tard sur mon lit de fer. Une chose m'intrigue, c'est la forme des écrits. Je ne les saisis pas bien. Ils sont centrés et ce sont des phrases courtes. J'ai questionné du regard Jonathan, il m'a expliqué que c'était un genre particulier, cela se nomme la Poésie. 

Jamais ce mot ne m'était parvenu. Entre les cris et le sang, peut-on avoir le temps pour l'Ecriture ? Il m'en a longtemps parlé. Jonathan, mon aîné de douze ans, était professeur dans un petit collège. Il vivait bien. Désormais, il est prisonnier de lui-même. Il a refusé de se plonger dans le livre, a tourné la tête et s'est couché. Avec la faible lumière de la Lune qui passe à travers les barreaux de fenêtre, je peux encore continuer à lire en me penchant quelque peu. C'est un don précieux que celui de lire et d'écrire. On me l'a enseigné à mon arrivé ici. Je ne saisis pas tous les mots, mais j'aime les sons qu'ils forment, ils semblent venir de loin. C'est une chanson, aux paroles parfois sombres..


                                                          13 novembre 1975,

            Cher journal, 

J'ai froid. C'est une période difficile. L'hiver nous gagne lentement. Chez nous, il dure quatre à cinq mois. J'ai à présent une force. Je la contrôle doucement Charlie. J'ai lu et relu l'oeuvre du poète inconnu. J'ai appris de nouveaux termes, j'ai compris de nouveaux sens. Je me sens vivant Charlie. Mon esprit n'a jamais autant tourné. C'est une force qui me dépasse. Mais une nouvelle idée m'est venue. Je veux pouvoir faire rêver les personnes, comme cet auteur mystérieux. Je me demande s'il était populaire, inconnu, riche, reconnu, dans l'ombre ou la lumière. Vivait-il de ses mots ? Jonathan m'a conté qu'une poignée des plus grands auteurs avaient ce prestige. N'est-ce pas une des plus belles choses au monde, que celle de vivre de ses mots ? 

Je veux m'ouvrir à un tel monde Charlie. Je veux monter haut. Mais mes ailes invisibles se sont retenues entre les barreaux. Mon corps demeure emprisonné. La haine me ronge parfois, le mal-être, le malheur. Je ne suis plus grand chose alors. Si tu me voyais Charlie. Ils m'ont détruit physiquement. Néanmoins, mon esprit, lui, demeure vivant. J'essaie peu à peu, à mesure que je t'écris, de saisir des expressions, des phrases, des mots. Je veux créer un monde moi aussi. Cet écrivain, lui, il en créait deux. L'un sublime et idéaliste, l'autre damné et étouffant. Y parviendrais-je moi ? A jouer de phrases, de sens, de paroles si belles à l'unisson ! 

                                                          2 décembre 1975,
            Cher journal, 

Comme les jours passent et se ressemblent. Je ne t'ai rien conté depuis des jours. Je voulais tester, me tester. Je voulais écrire, inventer, créer. Je me perds entre les mots autant qu'entre ces murs. Mais il me suffit de relire ses mots à lui pour revivre. L'adrénaline me revient alors. 

Charlie, je n'ai pas de voix. Elle s'est tue dès j'ai franchit leurs barreaux. Si je n'en possède plus, j'ai encore mon crayon. J'ai froid, je tremble. L'Hiver nous affaiblit terriblement. Mais je veux le vaincre, ce vent glacial qui semble nous parcourir à même le sang. Depuis que la poésie m'est apparue, je suis plus confiant. Les mots me libèrent, je me sens presque important. Quelle médiocrité pour un prisonnier de vouloir paraître plus grand ! Nous sommes pourtant si bas, plus bas que terre. J'ai l'espoir fou de pouvoir écrire à ma sortie d'entre ces murs. Et ma voix, je l'attends ! Je suis sûr qu'elle me reviendra. Sur le côté de mon lit, j'ai gravé avec un morceau de verre ces mots : 

Ils ont bloqué mon corps,
Mais mon âme est loin.
Frère, je ne suis plus là.
Je ne suis pas mort. 
Après l'errance, 
Rien n'est plus vain.
Tout prend un sens. 

Charlie, ce sont mes premiers mots, mes premiers vers ! Il sont pour toi. Charlie, je garde espoir. Les mots me font vivre.

E.J.S { Mad Hatter }.

lundi 16 février 2015

Nuage. ~

Dans l'extase de nos jours et à la résonance du silence, je soufflerais ton nom. Et mon coeur s'implosera dans un écho. Chacun de tes battements recréera le monde, et tes peines seront comme des tremblements de terre et d'esprit.

Les catacombes de mon être s'inquiètent de ce que tu peux en découvrir, un jour peut être, dans un ailleurs tumultueux. Ils s'inquiètent d'orages, de rafales intérieures, de peines. Alors avant tout, avant toi, je te clamerais, à la hauteur du matador, au coucher de la Lune, ces mots criés, arrachés à l'étouffée, émis, murmurés, ressentis, exprimés, vivants dit-on. Et encor et encor, je renaîtrais de tout, du monde, pour toi, comme un fou, un désireux qui désire sa désirable, attendrissant les beaux yeux de l'ange Foudre.

J'irais graver, sur un nuage, à l'encre d'or, ton doux prénom, que j'affectionne. Et qu'il rayonne, de mille mirages, de nuancés multicolores.

Damoiselle des beaux lieux, en cette fervente nuitée, je vous cède mon coeur. Et qu'elle n'ait pas de fin. Comme l'éternité, n'a-t-elle jamais eut de commencement ? Je ne le sais, ma précieuse.

Mon tendre amour, mon bel espoir, seriez-vous sourd de mes déboires ?

Je tourne en rond, encor, mon coeur résonne alors. Et de votre balcon, je suis aphone, dieu du sort..

 E.J.S { Mad Hatter }.